Aurélie Dupont redore le blason du concours de l'Opéra de Paris

«On le savait mais son premier concours le prouve encore, écrit Ariane Bavelier. Aurélie Dupont possède une sacrée intelligence. Son prédécesseur, Benjamin Millepied avait conspué ce concours de promotion interne du Ballet, jugeant qu'il était une source de stress inutile, et entretenait des rivalités stériles, ajoute la chroniqueuse du Figaro. Et qu'on pouvait bien le supprimer, puisque le reste des compagnies du monde s'en passaient aisément".

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Aurélie Dupont redore le blason du concours de l'Opéra de Paris qui symbolise la tradition du Ballet de l’Opéra de Paris d'autant plus que souvent les variations sont trop difficiles si bien qu'aucun danseur ne semble vraiment tirer son épingle du jeu et que les décisions du jury semblent du coup, très arbitraires. Aurélie Dupont a choisi pour les hommes dont le concours s'est tenu ce vendredi, des variations imposées qui départagent très clairement quel danseur doit être promu. Et le concours de retrouver son utilité.

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Germain Louvet est promu Premier danseur et Paul Marque sujet du Ballet. Au soir d'une compétition pour les hommes où les variations imposées étaient si bien choisies qu'elles ont départagé très clairement les candidats. La variation imposée aux sujets est la variation lente de La Belle au Bois Dormant de Rudolf Noureev. Sept minutes d'une beauté impériale, pour qui sait les dominer. Un casse-pipe radical pour les autres. Tout en épaulements, en oppositions, en diagonales, en équilibres, en accélérations et en retenues, avec un cercle de doubles tours vers la fin, la variation possède, certes, un certain nombre de difficultés techniques. Mais le plus compliqué reste de maîtriser la coordination de la danse pour l'interpréter avec un phrasé, qui tient à distance les difficultés techniques et les élans de la musique. Alors la variation traîtresse devient une inoubliable méditation sur une des plus belles partitions du répertoire. Seul Germain Louvet atteint ce miracle-là. Les autres se laissent déborder par des accélérations, déforment les lignes et les cercles, placent des cambrés qu'on verrait mieux dans Don Quichotte, et condamnent le spectateur à la souffrance par empathie. En variation libre, Germain Louvet a choisi la Mazurka. Elle est magnifique, comme ses lignes, comme toute la danse de ce garçon que Millepied avait déjà distribué en Casse-Noisette et en Roméo avec Léonor Beaulac, mais celle de Fabien Révillon n'est pas mal non plus. De même que la Carmen de Jeremy Loup Quer ou le Speaking in tongs d'Alister Madin, ou le Push comes to shove de Sébastien Bertaud, très heureux de profiter du plateau de Garnier pour montrer quels artistes ils sont... »

Retrouvez l’article d’Ariane Bavelier : http://www.lefigaro.fr/culture/2016/11/04/03004-20161104ARTFIG00394-aurelie-dupont-redore-le-blason-du-concours-de-l-opera-de-paris.php

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