The Paris Post aime cette brasserie parisienne, située à Saint Germain des Près, dans un immeuble construit en 1878 et sauvée par André Malraux : la Brasserie Vagenende. Quelle histoire ! Dans la boutique, en rez-de-chaussée reprise en 1904, les frères Edouard et Camille Chartier fondateurs d'une chaîne de "Bouillons" installent un de ces restaurants populaires qui font leur réputation et leur fortune d’alors. Ils soignent tout particulièrement le décor, charme et luxe de la Belle Epoque. « C'était un havre de paix délivrant des nourritures d'une banalité réjouissante, se souvient François Simon, dans le Figaro. Et puis zou, les propriétaires ont dû se lasser de cette ingratitude tiédasse. Ils ont fait tendance, avec un bleu céladon, une terrasse ailée, gracieuse et légère. Pas évidente, cette arythmie, mais la copie est rendue. L'occasion rêvée de retourner dans cette sacrée adresse ».
Entrez pour y admirer la verrière qui recouvre une ancienne cour intérieure, la faïence aux motifs de fruits tressés, les 36 paysages peints sur pâte de verre crées et signés par Pivain, les cloisons basses ouvragées qui soutiennent des piliers portemanteaux en bronze. Et les miroirs biseautés, qui se reflètent à l'infini, encadrés de boiseries travaillées dans un pur style "nouille" fait de courbes et d'arabesques. Presque un trop parfait ce décor rénové, froid sans les convives… Mais quand c’est plein ! « Le gigot d’agneau du Limousin, issu de la voiture de tranche a de l’allure, et le wok de légumes fait une proposition légère amusante qui plaît aux dames soucieuses de leur ligne, note Gilles Pudlowski. La tradition est de bon augure, avec le mi-cuit au chocolat, le cheese-cake, les profiteroles ou la brioche façon perdu perdu au caramel laitier ».
Après quelques années d'exploitation, ce Bouillon Chartier est repris par son grand concurrent Rougeot qui le cède à son tour, dans les années 20, à la famille Vagenende. Celle ci, durant plus de cinquante ans, s'évertue à conserver et sauvegarder tout le cachet "début de siècle" de cet endroit populaire … qui faillit devenir un supermarché en 1966 !
Heureusement, une campagne de presse et l'intervention d'André Malraux ministre de la culture de Charles de Gaulle ont fait échouer le projet de destruction en demandant un classement. Depuis 1983 l'inscription du plafond, des murs et des sols, à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, garantit la préservation de ce bijou de la Belle Epoque, sous l'œil avisé de ses propriétaires Monique et Marie Egurreguy.
Les Must de la Brasserie Vagenende :
Carpaccio de boeuf au basilic et copeaux de parmesan Reggiano
Tartare de boeuf d’Aubrac, frites et salade mêlée
Tête de veau sauce gribiche, pommes vapeur
Magret de canard entier rôti aux abricots, pommes grenaille
Cheeseburger à la viande d’Aubrac et cantal, frites
Entrecôte d’Argentine à la plancha (280 g)
Suprême de volaille fermière rôtie dans son jus, purée maison
Filet de boeuf "Chateaubriand" béarnaise ou poivre, frites maison
Andouillette A.A.A.A.A à la graine de moutarde, frites maison
Foie de veau français au vinaigre de framboise, purée maison
Menus à 32 euros
Vagenende
142, Bld. Saint-Germain 75006 Paris / Tel: 01 43 26 68 18
