Christian Dior, sous toutes les coutures…

30, avenue Montaigne… Une adresse mythique connue depuis 1947. Celle de la Maison Christian Dior et de son fondateur, qui avait « une intuition divine de la féminité » ... 70 ans plus tard, la haute couture n'a pas changé d'adresse. Et à l’occasion du 70e anniversaire de la célèbre maison, s'ouvre l’exposition « Christian Dior, couturier du rêve", au musée des Arts décoratifs de Paris.  Le "couturier du rêve"  a déjà attiré 380.000 visiteurs depuis le 5 juillet, un record.

300 robes de haute couture conçues de 1947 à nos jours, côtoient accessoires, toiles d'atelier et photos de mode... Une rétrospective extraordinaire qui rassemble les créations de tous les directeurs artistiques.  De Christian Dior à Maria Grazia Chiuri, la première femme à diriger la maison, en passant par Yves Saint-Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano ou Raf Simons. Autant de grands noms dont les défilés ont fait le tour du monde. « Les couturiers incarnent un des refuges du merveilleux, ils sont en quelque sorte des maîtres à rêver », aimait à dire Christian Dior.

Ce fils de grands bourgeois, « génie sans diplôme », fut sacré empereur de la mode par la grâce d'un seul défilé, « New Look », en 1947. Il n’est resté que 10 ans à la tête de sa prestigieuse maison… Mais en seulement une décennie il a inventé le luxe moderne et incarne l’art de vivre à la française. Bernard Arnaud, qui dirige la maison depuis 1985, avant d'en être devenu le propriétaire, raconte qu'aujourd’hui encore, il reçoit des lettres de clientes qui souhaite rencontrer Monsieur Dior...

Avant de découvrir les créations du Maître, on entre dans son bureau-atelier, comme dans celui d'un peintre.  Dior avait un coup de crayon hors normes, et un œil qui l'amena à ouvrir d'abord une galerie d'art, à se lier avec Dali, Picasso et d’autres artistes moins connus, dont les peintures sont présentées. Des photographies de mode, des croquis et lettres sont présentées aux visiteurs.

Dior, « dont le nom magique comporte Dieu et or », (la formule est de son ami Jean Cocteau), a longtemps travaillé dans l'ombre avant de devenir une icône. Dans cet après-guerre qui sort de la grisaille, il veut « réinventer le temps du rêve après celui du désespoir ». « Il touche tout de suite le monde entier, raconte Florence Müller, commissaire de l'exposition avec Olivier Gabet.  Son New Look repose sur une féminité triomphante, qui part de la nature même de la femme, ses creux et ses déliés, le bombé des hanches, l'arrondi sensuel des épaules ».

Cette exposition est le reflet d’un homme de l’art, elle place le visiteur au cœur de son univers, et l’emmène à travers sept décennies de magie créatrice. La mode n’est plus éphémère. C’est un métier « qui n’est pas tout à fait un art, mais qui a besoin d’un artiste pour exister », disait avec modestie Yves Saint Laurent.  La haute couture est hors normes, elle relève du rêve et de l’émotion.  A ceux qui pourraient en douter, l’exposition des Arts décoratifs le démontre avec brio. Son succès vient sans doute de "la convergence entre une maison mythique, un personnage fantastique qui est Christian Dior et un contenu historique extraordinaire", dit Olivier Gabet, le commissaire de l'exposition avec l'historienne Florence Müller : "on a montré qu'on peut traiter d'un grand personnage de mode et d'une maison de mode comme d'un grand sujet d'histoire de l'art". Sans doute !

Christian Dior, couturier du rêve

Musée des Arts Décoratifs, rue de Rivoli. 75001 Paris

Du 5 juillet 2017 au 7 janvier 2018

Du mardi au dimanche de 11 h à 18 h (Nocturne le jeudi jusqu’à 21 h)

http://www.lesartsdecoratifs.fr/

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