« Le Marais perd son âme »

« L’offensive du luxe sur la rue des Archives (IVe) se poursuit ! » C’est le constat du Parisien. Après l’ouverture au début 2015 de cinq enseignes de prêt-à-porter haut de gamme pour hommes et l’inauguration d’une boutique John Galliano, un hôtel de luxe devrait bientôt voir le jour, juste en face du BHV.

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Associé aux frères Pariente, ex-propriétaires de la marque Naf Naf, Xavier Niel, le patron de Free, a racheté début 2016 pour 25 M€, la Villa Mazarin, un établissement quatre étoiles de 29 chambres plutôt discret, situé au 6, rue des Archives. Installée au rez-de-chaussée, la brasserie La Comète a définitivement fermé en juillet… pour céder la place, depuis le 21 septembre, à un magasin éphémère Play Station (Sony) qui baissera le rideau le 15 octobre. Nul ne sait quand les travaux de restructuration de l’hôtel pourront commencer mais la rumeur fait déjà état d’« un palace avec piscine en sous-sol » !

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Deux ans après la disparition d’Agora, plus gros marchand de journaux de Paris, remplacé au carrefour des rues des Archives et Sainte-Croix de la Bretonnerie par un énième magasin The Kooples, les habitants du quartier (lire ci-dessous) ne se reconnaissent pas dans la mutation accélérée d’une artère naguère appréciée pour ses commerces de proximité et ses cafés. Et s’interrogent en passant devant les boutiques Fendi (LVMH), Moncler, Valentino (propriété d’un fonds d’investissement qatarien), Givenchy (LVMH) et Gucci (Kering), alignées côte à côte au début de la rue des Archives et où, selon plusieurs riverains, « il n’y a jamais personne ». « Le Marais (IVe) est en train de vivre la même catastrophe que ce qui s’est passé à Saint-Germain-des-Prés (VIe) dans les années 1980 », observe Olivier, retraité bon pied bon œil. Plutôt pessimiste quant à l’évolution d’un secteur où il habite depuis quinze ans, il déplore « la disparition de la singularité d’un quartier qui avait ses commerces de proximité, ses artisans et aussi son côté intellectuel avec les librairies ».

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Installés dans des locaux, qui appartiennent au BHV (groupe Galeries Lafayette), ces magasins « sont en fait des vitrines pour ces griffes qui ont décidé d’être présentes dans le Marais, même si beaucoup d’achats aujourd’hui se font sur Internet », estime Gérard Simonet, président-fondateur de l’association Vivre le Marais (1 800 adhérents) ». Olivier s’inquiète dans les colonnes du Parisien http://l.leparisien.fr/s/1oke : «Redécouvert par André Malraux au début des années 1960, le Marais, bouffé par les grandes chaînes de vêtements, perd son âme».

 

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