The Peninsula, la renaissance d’un Palace

Le Paris du luxe à l’asiatique. Après Le Bristol, le Meurice, le Park Hyatt Vendôme ou le Shangri La, le lancement du Peninsula Paris, dernier né des Palaces de la capitale, tout près de l’Arc de Triomphe, "The Peninsula Paris". Premier hôtel du groupe de luxe de Hong Kong Peninsula en Europe, inauguré le 1er aout 2014 après quatre ans de rénovation. C’est le quatrième nouvel hôtel de luxe à Paris depuis 4 ans, alors que Le Plaza Athénée a rouvert après 10 mois de travaux. La guerre des palaces est relancée… Bataille des anciens et modernes en perspective.

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Le saviez-vous ? Au siècle dernier, The Peninsula s’appelait Le Majestic…. Un passé glorieux, presque mythique. Le Majestic ? Ce premier palace ouvrit ses portes en 1908 et devint vite l’adresse privilégiée de la haute société parisienne pendant la Belle Époque.  En 1928, le compositeur américain George Gershwin y écrivit le poème symphonique An American in Paris ! Raviver l’âme du grand palace d’avant-guerre fut donc l’ambition, une absolue nécessité,  pour l’architecte du nouveau Pénisnsula. Pour redonner tout leur éclat aux nombreuses pièces phares telles que la salle des colonnes en marbre vert Campan, aux cheminés dans les suites, à la mosaïque de la Rotonde ou encore au majestueux plafond de la réception. Cet établissement situé près des Champs-Élysées, rénové avec un extrême raffinement, est certainement, selon les pro, "l’un des plus beau de la capitale, voire d'Europe". L’hôtel comporte 200 chambres proposées entre 1 000 et 2 000 euros la nuit, avec 34 suites, la plus vaste, se loue 25 000 euros... L’établissement comporte six étages, ainsi qu’une terrasse sur le toit. 600 personnes y travaillent. Chantier pharaonique, facture astronomique : près de 900 millions d’euros au total! Le bâtiment de l’avenue Kleber a été en effet acheté 460 millions d’euros, les travaux ont mobilisé 3000 ouvriers et couté 430 millions d’euros.

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Ce qui frappe dans ce nouveau joyau de l’hôtellerie de luxe dans la Ville Lumière ? Le grand choc, par rapport au  bâtiment initial, c’est l’immense  verrière de 700 mètres carrés –qui manque sans doute de légèreté…- et des portes d'entrée monumentales de 17 mètres de hauteur. Dans le hall est installé un lustre, cascade de feuilles lumineuses pesant une tonne, faisant référence aux feuilles des marronniers de l'avenue. Le Peninsula marie ainsi les décors d'origine avec des détails orientaux, patrie du nouveau propriétaire. Les 10 000 mètres carrés de pierres calcaires taillées à Saint-Leu-la-Forêt de la façade sont l'exacte restitution de celles de l'hôtel Majestic. 1000 boiseries d'époque ont été également replacées.

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The Peninsula Paris rayonne également à travers ses six espaces de restauration : « The Lobby », « la Terrasse Kléber » dont la structure est habillée d’une verrière futuriste inédite, « le Bar Kléber », et « le Cigar Lounge », sont des écrins pour savourer une cuisine française de renom. The Peninsula  a embauché deux jeunes chefs alsaciens pour veiller sur ses cuisines. D'abord, Jean-Edern Hurstel, natif de Strasbourg, ancien de chez Haeberlin à l'Auberge de l'Ill, passé notamment chez Passard, Ducasse et au Ritz, en executif chef, gouvernant l'ensemble des restaurants de la maison. Et Sidney Redel, formé au Cerf à Marlenheim et longuement second chez Gagnaire, qui a en charge L'Oiseau blanc, la table gourmande et panoramique du dernier étage. La rigueur alsacienne est légendaire dans le monde de la cuisine.

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La terrasse panoramique de « L’Oiseau Blanc »  offre une vue sans égal sur le tout Paris.  Situé au sixième étage de l'établissement, il dispose d’un toit pouvant s’ouvrir aux beaux jours, ce qui en fait l'un des restaurants les plus singuliers de la capitale. Le restaurant propose le meilleur de la cuisine française avec des plats traditionnels revisités et réinterprétés avec un style contemporain et les techniques du Chef Sidney Redel. Le menu « bistrotnomique» s’appuie sur des produits régionaux de saison ainsi que sur un choix exceptionnel de vins français. Le Chef pâtissier Julien Alvarez, met en avant ses talents avec une sélection de desserts où figurent le Biscuit chocolat, la Meringue croquante, le Crémeux chocolat-noisette, la Glace chocolat au lait, le Baba aux fruits de saison, le Sirop de thym citronné, la Crème légère ou encore la Compotée d’abricots frais du Roussillon.

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Enfin, le restaurant « LiLi » propose une cuisine cantonaise traditionnelle d’exception. La Terrasse Kleber propose le meilleur du monde du café parisien sur ce qui constitue vraisemblablement la plus grande terrasse fermée de la capitale. Elle offre un accès piéton direct depuis l'Avenue Kléber au Lobby, au Bar Kléber et au LiLi. Le lieu dispose d’un espace paysagé avec des miroirs futuristes et une marquise en acier. Il est possible d’y déguster des plats cantonais et internationaux, des boissons ainsi que des en-cas tout au long de la journée.

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L’histoire du bâtiment est fascinante. L'avenue Kléber, initialement « avenue du Roi de Rome » (en l’honneur du fils de Napoléon Ier et cousin germain de Napoléon III), fut dessinée, comme dans beaucoup d'autres quartiers de Paris, par le baron Eugène Haussmann pour faciliter la circulation à l’intérieur de la ville. En 1864, un riche oligarque russe nommé Basilewski rêvait de construire un « petit Versailles », et demanda à l’architecte Clément Parent de concevoir ce projet au 19 avenue du Roi de Rome. Basilewski n'occupa son hôtel particulier que le temps d’une courte période, du fait de sa vente en 1868 à l'ancienne reine Isabelle II d'Espagne, qui y vécut pendant 36 ans, exilée de son pays à l’époque de la Première République. Au cours de son séjour au sein du bâtiment qu’elle renomma « palais de Castille » en hommage à la couronne espagnole, l’adresse acquit une renommée certaine. Leonard Tauber démolit donc le palais de Castille et construisit un hôtel de luxe, sous la direction de l’architecte Sibien : l’hôtel Majestic. L’hôtel ouvrit ses portes en 1908. Cet hôtel de grand standing comportait 400 chambres et suites, chacune d’entre elles meublée d'équipements modernes pour l'époque. Quand la Première Guerre mondiale éclata, il fut réquisitionné afin d'accueillir un hôpital. Mais en 1916, après quelques travaux de réhabilitation, James JoyceMarcel ProustPablo PicassoIgor Stravinsky et Serge Diaghilev viennent ensemble y dîner.

Vint la Seconde Guerre mondiale: l'hôtel Majestic est occupé par le  haut commandement militaire allemand... Après la Libération, l’immeuble sera affecté au ministère des Affaires étrangères et abrite l'Unesco, entre le 16 septembre 1946, et 1958.

En 1958, le 19 avenue Kléber accueillit les bureaux du ministère des Affaires étrangères, et fut plus particulièrement utilisé comme centre de conférences internationales. C’est durant cette période que furent négociés les accords de Paris de 1973 par Henry Kissinger, qui mirent fin à la guerre du Vietnam. Les accords de Paris de 1991, mettant fin à la guerre du Cambodge ainsi qu’à la guerre civile menée par les Khmers Rouges, furent également signés dans ce bâtiment.

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Gardée par deux majestueux lions, l’entrée de la Terrasse Kléber de l'hôtel The Peninsula Paris vous attend. Cette esplanade sans fin, rehaussée d’une voilure de verre fait son effet au cœur de cette avenue assez calme à deux pas de l'Arc de Triomphe et des Champs Elysées. Face à la concurrence, la tâche qui attend Nicolas Béliard, le jeune directeur général de 47 ans, est immense. Il arrive de Bangkok, où il avait la charge d'un bel établissement de l'enseigne asiatique. Paris l’observe avec le plus grand intérêt.

http://paris.peninsula.com/fr/default

The Peninsula Paris, 19 avenue Kléber 75016 Paris

T /01 58 12 28 88 et peninsula.com

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